Le regard du cœur

Category: Editoriaux, Vie de l'institut 14

 

De René Péchard nous avons appris le regard du cœur :

 

En 1958, ce furent les enfants pauvres du Laos, en 1963, les petits eurasiens oubliés dans ce pays, puis les étudiants Laotiens bloqués en France par les événements, à partir de 1976, les réfugiés  boat people. Cette fois là, l’opinion publique, les administrations répondirent dans un grand élan de générosité. Lorsque l’élan fit à nouveau place à l’indifférence, nous eûmes à épauler des enfants venus de banlieues « sensibles », à accueillir des étudiants pauvres, à soutenir des jeunes ménages démunis devant une naissance, à donner des vacances à ceux qui n’en avaient jamais eues.

 

Ainsi, en 2001, au prix de quarante années d’un travail acharné, nous disposions de six maisons d’accueil, toujours pleines. Dans le même temps le nombre de parrainages était passé de quelques centaines à quatorze mille et celui des pays où nous agissions de un à cinq, là aussi, nous avions ouvert des foyers car le regard du cœur ne raisonne pas en « ou », mais en « et ». Il sert et ne se sert pas. Il ne se préoccupe ni des origines, ni des religions. Il ne voit que les misères.

 

Aujourd’hui, l’Institut du Fleuve, dépouillé et pauvre, est sollicité par des étudiants asiatiques qui nous ont fait l’honneur de choisir notre pays, souvent dans l’intention de se donner à leur tour. La crise économique les frappe de plein fouet : hébergements, stages, petits travaux, maladies, orientations. Que de détresses, de drames parfois…! Pour eux, nous avons ouvert le site Dau Gau si utile en ce qu’il évite à beaucoup bien des illusions, bien des impasses[1]. Pour eux, nous avons édité un précieux guide de l’étudiant. Pour eux, nous nous battons jour après jour avec de bien faibles moyens. Pour eux, nous organisons notre deuxième Forum de rentrée[2].

 

 

« Seuls, disait René Péchard, les yeux qui ont beaucoup pleuré peuvent voir les larmes des autres ». Ne passons pas notre chemin. Question de regard. Question de cœur.

 

 

Question de fidélité.

Jean-Claude Didelot

Président de l’Institut du Fleuve

 


 

[2] Ce forum se tiendra le 26 septembre  à Paris. Il est ouvert à tous les étudiants étrangers en France et aux personnes qui voudraient les aider. Nous donnerons prochainement des indications pratiques.

 

[1] Au moment de mettre cet edito en ligne, une violente attaque virale tente de détruire ce site…

 


 

 

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