Orientation 1999/2000

Category: 1988 – 2001, Historique 172
 E N F A N T S  du  M E K O N G
Orientations 1999/2000


1         Préambule.

Ces orientations concernent l’année scolaire 1999/2000… Elles sont dans la ligne du rapport moral et du rapport financier, approuvés à l’unanimité par le Conseil d’administration et par l’assemblée générale du vendredi 17 septembre 1999, après audition du rapport du commissaire aux comptes.


2
         Environnement


2.1
         
Externe

Dans le Sud-Est asiatique, la crise économique ne cesse de rebondir. Associée à des désordres climatiques répétés, elle contribue à détériorer la vie des plus pauvres dans une société perturbée par la perte des valeurs traditionnelles…


2.2
         
Interne

La forte expansion d’Enfants du Mékong durant ces dernières années a repris après une année de tassement..

Nos foyers répondent aux besoins accrus de jeunes asiatiques de la “ deuxième génération ” venus des banlieues et de “sans papiers” ni régularisés, ni expulsables, alors que nous sommes de plus en plus sollicités par l’arrivée de jeunes étudiants venus poursuivre leurs études en France.

La saturation des moyens a été aggravée par de nombreux départs au sein du personnel durant l’été. Cependant, cet inconvénient immédiat peut être l’occasion d’un nouveau dynamisme (particulièrement dans l’équipe éducative). Une fois encore, nous sommes appelés à repenser notre organisation à la faveur d’un déménagement devenu urgent.


3
         Actions en cours.

L’optimisation des six maisons dont nous disposons (deux dont nous sommes propriétaires : maisons René Péchard et Marcel Van, quatre mises à notre disposition : maisons Notre Dame, Saint Joseph, Saint Benoît et Saint Grégoire), se poursuit. Elle vise à :


·       Doter la Direction Générale et les services centraux (parrainages, promotion, programmes, gestion) de locaux fonctionnels adaptés en particulier à l’évolution télématique.

·       Adapter les foyers d’hébergement aux nouveaux besoins (accueil de jeunes mineurs, d’étudiants et étudiantes,  de personnes en difficulté).

 

Il est rappelé que nos locaux seront répartis à court terme en trois pôles fonctionnels, un institut de formation et cinq maisons d’accueil, étant entendu que les trois pôles fonctionnels seront hébergés par trois des cinq maisons d’accueil et que l’institut de formation sera situé sur le même site que l’une d’entre elle. Il est à noter que, en comptant le départ du Laos, nous en serons au septième déménagement, chacun d’eux ayant été l’occasion d’un nouvel élan.

3.1          En France.


3.1.1          
Trois pôles fonctionnels.


3.1.1.1
          
Relations extérieures.

Hébergées par la Maison Marcel Van : (60, Boulevard du Montparnasse, 75015 Paris) :

·       Bureau du président.

·       Médias sous la responsabilité légale du président :              Revue “Enfants du Mékong”.

Collection “Enfants du Fleuve”.

Site Internet

·         Moyens correspondants : Médiathèque.

·         Réceptions de personnalités en lien avec l’association.


L’ensemble fonctionne dés à présent et ne demande plus de dépenses d’investissement particuliers à court terme. Les modalités d’exploitation de la revue et du site internet ont fait l’objet d’un audit qui donnera lieu avant la fin de l’année 99 à des reformes importantes touchant à nos prestataires extérieurs. Il s’agit de devenir plus performants, plus réactifs…et de faire des économies.


3.1.1.2
          
Direction Générale.

Hébergée dés que possible par la Maison Saint Grégoire : (2 Place Marcel Thirouin – Rungis).


Une partie des locaux de la Maison Saint Grégoire a été rénovée en 1997. Il reste à construire et organiser les bureaux prévus au dessus de la salle de réunion déjà envisagée dans la grange. L’essentiel de la rénovation est pris en charge par l’association Saint Grégoire propriétaire des lieux. La demande de permis de construire a reçu un avis favorable. Le déménagement prévu pour septembre 1999 a été retardé pour deux raisons :

·         Obstruction d’une association, qui squatte une partie des locaux sans aucun titre. L’association Saint Grégoire s’est donc trouvée dans l’obligation d’intenter une action en justice pour pouvoir entreprendre les travaux.

·         Nécessité de trouver des fonds complémentaires pour terminer l’installation. L’association Saint Grégoire assure l’essentiel de la rénovation sur ses fonds propres, mais il faut encore trouver environ 1,5 millions de francs compte tenu des multiples contraintes dues aux services administratifs (sécurité etc.). On sait combien il est difficile de trouver des dons affectés aux investissements. Cependant, de cette installation dépend notre expansion et donc l’aide à des milliers d’enfants pauvres…


3.1.1.3
          
Délégation de la région parisienne.

Hébergée à terme par la Maison René Péchard : ( 5 rue de la Comète – 92600 Asnières)


La libération des locaux actuellement utilisés par la direction générale, permettra enfin de lancer une véritable délégation pour la région parisienne qui prendra son autonomie par rapport aux services centraux, condition pour mettre en valeur un fort potentiel encore mal utilisé tout en allégeant le travail du personnel mobilisé au plan national et international. La mise en œuvre en a été différée compte tenu de ce qui est exposé au paragraphe précédent…


3.1.1.4
          
Institut Alexandre de Rhodes.


3.1.1.4.1
          Objectif.

L’Institut Alexandre de Rhodes  (I.A.R.) a pour objectif de préparer des étudiants originaires du Sud-Est asiatique à entreprendre des études universitaires en France en vue de contribuer ensuite au développement de leur pays. L’accent est mis sur la formation linguistique et l’initiation culturelle concrète. Il accueille également en externat pour des sessions de courte durée des personnes de toutes nationalités qui souhaitent s’initier aux réalités asiatiques.


3.1.1.4.2
         Situation.

L’Institut  est situé dans le cadre du domaine de Marciron à Mazères Lezons – ( 64110 Jurançon) à la sortie de Pau. Il comporte deux bâtiments situés sur une colline privée de trente huit hectares (bois, verger, prairies).Les cours sont dispensés dans le cadre de la “Maison Saint Joseph” (quatre salles de réunion) tandis que l’hébergement des étudiants internes est assuré par la maison Saint Benoît (une vingtaine de chambres et quatre salles de réunion).


  

3.1.1.4.3         Gestion.

L’Institut est géré par l’association Enfants du Mékong qui y détache le personnel d’encadrement nécessaire. Le budget de premier établissement et de fonctionnement est assuré par une convention passée avec une Fondation privée.  Le personnel comprend, sous l’autorité du Président et du Directeur Général de l’association:


·       Un Directeur, responsable de l’ensemble de l’Institut et en particulier de sa gestion. (P. Thierry Blot mis à disposition d’Enfants du Mékong par le diocèse de Belley/Ars).

·       Un responsable des études linguistiques et culturelles, chargé de cours (P. Blot par intérim).

·       Un responsable du foyer (M. Patrick  Lesauvage).

·       Un responsable de l’entretien (M. Do Minh The).

·       Compte tenu du caractère non lucratif de l’association, il est largement fait appel aux bénévoles.

·       Le régime normal est l’internat (l’Institut dispose d’un foyer d’une quinzaine de chambres). Les études peuvent aller jusqu’à la gratuité complète tous participent à l’entretien des locaux et aux services. L’enseignement est très largement individualisé. Cependant des conférenciers viennent régulièrement participer à la vie de la maison.


3.1.1.4.4
          Admissions.

Les admissions sont prononcées par les responsables sur les critères suivants :

·       La cohérence entre le projet universitaire et les réelles possibilités d’y parvenir.

·       Un projet de vie tourné vers l’action humanitaire.


L’Institut est réservé en priorité aux étudiants qui ne disposent pas des moyens financiers suffisants pour payer leurs études. La durée normale de l’enseignement est d’une année scolaire pour les étudiants asiatiques. Cependant toutes les situations particulières sont envisagées. L’Institut délivre une attestation d’assiduité. Les stagiaires peuvent être inscrits dans des cursus universitaires complémentaires.


3.1.2          
Cinq maisons d’accueil.


Rappelons que l’objectif d’Enfants du Mékong pour les jeunes qui viennent frapper à leur porte en France est de les aider à devenir des hommes et des femmes libres:


·       Libres dans leur tête : c’est à dire pas esclaves de la publicité, des slogans à la mode, des biens matériels. C’est le meilleur moyen d’échapper aux sectes et aux idéologies.

·       Libres dans leur corps : c’est à dire pas esclaves de toutes les drogues que des adultes sans scrupules, ou irresponsables, diffusent auprès des jeunes.

·       Libres dans leur cœur : c’est à dire pas esclaves des idées fausses selon lesquelles on peut jouer avec le coeur et le corps des autres au risque de faire plus tard le malheur de tant de familles et d’enfants.

·       Libres dans leur vie de citoyen : c’est à dire ni chômeurs, ni assistés… alors qu’il y a du travail pour ceux qui ont une vraie qualification et, surtout du courage.


Une condition nécessaire pour être admis, est d’adhérer à ces objectifs. Cela ne suffit pas ! Il faut y mettre de la volonté et c’est aujourd’hui, pas demain que tout ceci se construit. Compte tenu de ses origines et des ses statuts, Enfants du Mékong retient, pour atteindre ces objectifs, les valeurs en honneur dans les familles asiatiques traditionnelles, valeurs que l’on pourrait résumer en parlant d’un respect mutuel fondé sur la confiance …

Malheureusement tous ne profitent plus de la chance qui leur est offerte, et, cela pour diverses raisons:


·       Le désir d’une réussite personnelle l’emporte sur celui de la famille et de la collectivité.

·       L’évolution des mentalités extérieures : beaucoup de familles asiatiques n’ont eu d’autre possibilité que de s’installer dans des quartiers dont les habitants
vivent à l’opposé de leurs valeurs traditionnelles.

·       Les mauvaises influences : le phénomène des bandes commence à toucher le milieu asiatique.


Enfants du Mékong entend défendre les jeunes qui lui font confiance contre ceux  qui utilisent leur naïveté et  leur vulnérabilité.

 Jamais l’association ne trahira les jeunes qui frappent à sa porte en se ralliant à des comportements qui, quoique majoritaires, feraient leur malheur,

La gestion des maisons s’inscrit dans une action plus vaste qui concerne des milliers de jeunes vivant dans les six pays du sud est asiatique, pour qui notre aide est une question de survie. Nous ne saurions compromettre à cause de quelques uns, le sort de milliers d’enfants qui n’ont pas de quoi se nourrir. La prise en charge d’un jeune dans une maison en France permettrait de faire vivre cinquante jeunes là-bas. La seule raison acceptable pour dépenser autant de temps et d’argent est que les bénéficiaires, deviennent un jour capables d’aider à leur tour ceux qui ont eu moins de chance qu’eux.


Toutes les maisons gérées par Enfants du Mékong s’inspirent de ces objectifs tout en adaptant les modalités d’application aux circonstances. Un objectif prioritaire de l’année 99/2000 est de redonner aux jeunes toutes les chances de réussir.


3.1.2.1
          
Maison René Péchard.

La maison René Péchard accueille des lycéens, apprentis, étudiants qui, pleinement en accord avec les objectifs (apprentissage de la liberté), demandent un encadrement éducatif en raison de leur âge (enfants mineurs), ou de leur évolution. Après des années de fonctionnement difficile, elle avait trouvé un bon équilibre et littéralement “sauvé” de dizaines de jeunes. L’année 1999/2000 connaît un profond renouvellement de l’encadrement ce qui doit permettre une relance d’une ambiance éducative, condition de la réussite scolaire.


3.1.2.2
          
Maison Saint Grégoire.

La maison Saint Grégoire accueille des personnes qui souhaitent vivre dans le cadre d’une vie communautaire explicitement catholique pour trouver ou retrouver une vie de femme ou d’homme libre. Cependant son environnement (vaste parc, locaux spacieux, présence prochaine de nombreux adultes liés au fonctionnement de la Direction générale) milite en faveur de l’accueil des plus jeunes dans la mesure où l’encadrement éducatif est trouvé. C’est dans cette direction que nous allons progressivement. La première étape qui consistait en une remise en état des locaux et une réorganisation de la gestion est maintenant terminée. L’objectif de l’année en cours est d’optimiser les moyens (pas d’hébergement “ parking ”, mais des projets de vie).


3.1.2.3
          
Maison Marcel Van.

La maison “ Marcel Van ” est réservée à quelques étudiants (exceptionnellement à des lycéens ou apprentis) en mesure d’exercer leur liberté en se  mettant au service de l’association. L’année scolaire 99/2000 permet d’accueillir une quinzaine de jeunes (dont deux nouveaux), encadrés par trois “ frères aînés ”, anciens de la maison. Compte tenu de sa situation dans la quartier de Montparnasse, nous y recevons de plus en plus de jeunes, non hébergés, mais dans une profonde détresse. Le budget d’insertion est donc très sollicité.


3.1.2.4
          
Maison Saint Benoît

           La Maison Saint Benoît est l’annexe “ hébergement ” de l’Institut Alexandre de Rhodes (IAR). Elle est réservée à des stagiaires de l’IAR qui souhaitent bénéficier, en plus de la formation culturelle et linguistique dispensée par l’IAR, d’une année de formation spirituelle. Ce n’est ni une année de propédeutique avant l’entrée dans un séminaire ni une formation dans le cadre d’un mouvement), mais simplement une année de préparation à la vie chrétienne selon l’appel au laïcs de l’exhortation Christi fideleslaici. Il s’agit donc d’une maison laïque, comme le sont les autres maisons d’Enfants du Mékong , mais spécialisée dans l’accueil pour une année en vue d’un complément de catéchèse dans un climat de vie Evangélique et dans la stricte fidélité à l’Eglise catholique. Les associations Enfants du Mékong et Saint Grégoire assurent respectivement les responsabilités matérielle et spirituelle de la maison. Une présence sacerdotale est assurée.

     La durée de la formation s’inscrit en principe dans l’année scolaire (septembre à Juin). Elle est fondée sur quatre piliers :


·
      
Vie de prière : C’est l’essentiel. La vie de prière est simple, accessible à tous inspirée de la prière familiale en vigueur dans les villages catholiques du sud est asiatique Un temps régulier est réservé à l’adoration.

·       Vie communautaire. Le service est intégralement assuré par les stagiaires. La vie y est délibérément simple, par respect pour les populations pauvres des pays d’origine.

·       Formation. Elle est organisée, parallèlement à l’enseignement dispensé par l’IAR, en modules d’une semaine chacun  aborde les grands thèmes de la vie chrétienne, dans le strict cadre du magistère de l’Eglise catholique      (Concile Vatican II, grands textes pontificaux, histoire de l’Eglise, exégèse, catéchèse, liturgie, œcuménisme etc.). Les formateurs sont choisis parmi les intervenants dans les écoles et centres de formation amis. Les conférences sont ouvertes aux personnes extérieures qui souhaitent y assister en respectant l’esprit de la maison.

       Chaque session donne lieu à une réflexion entre asiatiques (“ comment adapter ce qui a été enseigné à  notre situation propre ? ”).

Les sessions sont complétées par des échanges d’une soirée avec des témoins invités à l’occasion de leur passages à Lourdes (évêques de différentes nationalités, aumôniers de mouvements, laïcs engagés etc.).

Par ailleurs, des voyages et stages sont organisés plusieurs fois par an dans différents lieux d’Eglise en France.

Aucun examen ni diplôme ne sanctionne l’année, on demande simplement à chacun une évaluation..


·         Charité : L’exercice de la charité conduit à donner aux autres ce qui aura été reçu gratuitement et prend la forme de l’accueil de personnes asiatiques en difficulté matérielle et spirituelle pour des retraites durant les vacances.

Sous la responsabilité d’Enfants du Mékong le fonctionnement de la maison Saint Benoît est intégré à celui de l’Institut Alexandre de Rhodes sous l’autorité de son directeur.


·       Administration : Assurée par le personnel d’Enfants du Mékong .


·       Direction des études : Assurée par l’association “Saint Grégoire”: Etablissement des programmes, choix et gestion des intervenants, suivis des cours etc. Cette fonction sera étroitement liée à des “écoles de prière et d’Evangélisation” sœurs (“Verbe de Vie” – “Jeunesse Lumière” etc.).


·       Entretien extérieur : Les trente huit hectares (dont vingt de bois), nécessitent l’emploi d’une personne à temps plein (déjà sur place), mais les stagiaires participent à l’entretien des bâtiments et du parc.


·       Entretien intérieur, ménage, buanderie, cuisine : Les “élèves” sont naturellement mis à contribution.


La mise en œuvre de l’Institut a été retardé par la défection tardive du directeur pressenti. Le premier cycle de conférences débute durant l’année universitaire 99/2000


3.1.2.5
          
Maison “ Notre Dame ”.

La maison “ Notre Dame ”, située au bord de la mer, à Erquy, est réservée à des remises à niveau sur les plans spirituels, culturels, scolaires et sportifs à l’occasion des périodes de vacances.

La maison nécessite une remise en état et une mise en conformité. Ces travaux ont débuté avec l’installation d’un escalier de secours extérieur. La rénovation de la toiture et le changement de toutes les fenêtres, préalable à l’installation d’un chauffage, seront terminés avant la fin de l’année 1999.

Il faudra ensuite prévoir la mise aux normes de la cuisine et la rénovation de la chapelle (mais pour cette action, Enfants du Mékong demandera une subvention à l’association saint Grégoire qui y répondra favorablement dès que cela lui sera possible).

 L’été 1999 a permis a une quarantaine de jeunes de prendre des vacances ailleurs que dans leurs banlieues. Le fonctionnement a été assuré grâce au dévouement du délégué local qui a su mobiliser les entreprises agro- alimentaires de la région et à celui d’un encadrement bénévole. Il est prévu de mobiliser les étudiants EdM pour assurer l’encadrement durant l’été 2000.


*


 

Pour chacune des maisons, un règlement intérieur vient expliciter ces directives générales. L’ensemble est porté à la connaissance de chaque jeune et de sa famille avant toute admission.


3.2
         
Dans les pays du Sud-Est asiatique


3.2.1          
Opération “neveux”


3.2.1.1
          
Contexte.

Enfants du Mékong soutient plus de deux cent cinquante initiatives locales dans le Sud-Est asiatique. Ces initiatives sont dues à des personnes ou groupes locaux  le plus souvent situés dans des villages très pauvres. En aidant à leur  scolarisation (construction d’écoles) et à leur entretien, (parrainages personnalisés), l’association aide les responsables à préserver les enfants de la survie dans les rues des grandes villes avec tout ce que cela comporte de dangers. Progressivement, les enfants parrainés poursuivent leurs études et nous devons maintenant envisager de plus en plus la poursuite d’un nombre non négligeable vers des études secondaires voire supérieures. Ainsi, l’opération “ neveux ” lancée à titre expérimental voici quelques années en faveur de quelques étudiants, devient-elle massive. Enfants du Mékong est “ victime ” du succès de ses parrainages… et s’en réjouit !


3.2.1.2
          
Objectif.

L’objectif est de rendre les villages autonomes en les aidant à prendre en charge leur avenir, les parrainages des enfants restant une étape nécessaire, mais provisoire. L’étape suivante est donc de transformer les “ filleuls ” en “ neveux ” (ou d’écoliers en lycéens ou étudiants) dont certains se mettront ensuite au service de leur village et dont tous contribueront au développement de leur pays.


3.2.1.3
          
Moyens.

Il s’agit, d’aider chaque village à se doter des moyens essentiels de survie en initiant des modules:

·       Soins médicaux.

·       Eau (si possible potable).

·       Petit artisanat.

·       Electricité.

·       Irrigation.

·       Apprentissage du français (pour une meilleure coordination).


Chaque module est constitué du personnel qualifié et de son environnement (par exemple un médecin, un infirmier et une infirmerie).


Le programme mobilise deux partenaires :

·       Enfants du Mékong : assure les parrainages, fournit les matériaux et le conseil.

·       Le village concerné: choisit les bénéficiaires des parrainages parmi les jeunes en fonction de leurs qualités intellectuelles et humaines et les encadre durant leurs études – Participe à la construction de l’environnement.


Pour symboliser cette coordination, certains “modules” prennent le nom de “neveux de…”.

·       “ Neveux de Yersin ” pour les médecins (et/ou paramédical).

·       “ Neveux d’Alexandre de Rhodes ” pour les professeurs de français.

·       “ Neveux de Francis Garnier ” pour les techniciens.

·       “ Neveux de Magellan ” pour les jeunes marins Philippins.

Etc.


La promotion des parrainages étudiants est une des priorités de l’année 1999/2000 compte tenu de l’évolution de nos filleuls.


3.2.1.4
          
Répartition des taches.


3.2.1.4.1
          Responsable programmes

En lien avec les “ bambous ”.

·       Informe les responsables des villages sur l’opération.

·       Recense les besoins, village par village, sur l’ensemble de ses programmes.

·       Etablit une liste des “ neveux ” par projet (Yersin, Alexandre de Rhodes, Francis Garnier, Magellan, etc.).

·       S’assure de la pertinence des demandes et des choix.


3.2.1.4.2
          Service parrainages.

·         Informe les nouveaux parrains sur l’évolution scolaire de leurs filleuls.

·         Propose des parrainages “ neveux ” (étudiants).


3.2.1.4.3
          Service Promotion.

Présente systématiquement les parrainages étudiants.


3.2.2          
Pôle fonctionnel.


La pertinence de notre maison en location à Bangkok, doit être régulièrement réexaminée dans la mesure où le centre de gravité de notre action se déplace.


3.2.3          
Maisons d’accueil.


3.2.3.1
          
Cambodge
 : maison Sith Sophal.

Nous avons terminé l’opération de khmérisation des foyers de Sisophon et de la maison Sith Sophal qui ont rejoint les programmes de parrainages classiques (aide et non prise en charge totale). Dans les deux cas, les “ bambous ” disposent d’une plate forme d’où ils impulsent notre action. Il convient maintenant de mettre à profit le temps gagné dans l’animation directe des maisons pour lancer de nouveaux programmes (en particulier, construction d’écoles infirmerie à l’image de ce que nous avons pu réaliser en 1999).


3.2.3.2
          
Philippines
 : ” Etoile de la Mer“.


3.2.3.2.1
          Environnement.

La pauvreté pousse de très nombreux jeunes Philippins à s’expatrier dans des conditions souvent difficiles. Les jeunes filles se placent comme domestiques et les garçons comme ouvriers un peu partout dans le monde. Ils sont souvent exploités. Parmi eux, beaucoup naviguent sous pavillons de complaisance (20 % des marins dans le monde seraient Philippins).

A Cebu City, de nombreuses écoles privées (certaines ont cinq mille élèves) accueillent les candidats à l’embarquement (“sea the world free !”). Les jeunes gens qui s’y inscrivent proviennent de familles très pauvres qui s’endettent lourdement en vue d’études qui débouchent le plus souvent sur des embarquements aléatoires. On ne peut qu’être frappé par le décalage existant entre la bonne volonté des jeunes (uniformes impeccables, ferveur religieuse, très grande pauvreté des hébergements en boarding houses) et la réalité qui les attend.


3.2.3.2.2
          Projet.

Le projet initial de Enfants du Mékong consistait à monter une maison, inspirée du foyer du père Doriol, sur les bases suivantes:

·       Accueil de dix à quinze jeunes se destinant aux métiers de la mer, mais dont les familles sont trop pauvres pour leur assurer des conditions d’études normales.

·       Encadrement par des volontaires bénévoles envoyés par Enfants du Mékong (“bambous” selon la terminologie en usage). Ces volontaires, garçons, si possible en lien avec le milieu maritime, étant chargés de l’animation et du soutien scolaire durant une année.

·       Si possible, direction par un jeune retraité bénévole de la Marine Marchande Française.

·       L’objectif n’était pas seulement d’héberger des jeunes en difficulté, mais, à partir d’un réelle exigence intellectuelle, spirituelle, sportive, de former des jeunes qui seraient ensuite de véritables animateurs à bord.

·       Au delà, cette initiative voulait être un signe de décrispation devant les problèmes de la mondialisation de l’économie: des jeunes Français et des jeunes Philippins, appelés maintenant à servir sur les mêmes navires, se rencontrent et apprennent à se connaître.


Cependant, une première année de fonctionnement, ainsi que l’expérience acquise dans les autres pays, ont conduit à réorienter le projet dans le sens à la fois des programmes “ neveux ” (suivre nos filleuls au delà de la scolarité élémentaire) et des maisons du Cambodge (“ animer un réseau de jeunes plus que le prendre en charge ”). Fidèle à sa politique,  Enfants du Mékong  souhaite trouver rapidement un encadrement local.


3.2.3.2.3
          Budget.

Enfants du Mékong prend à sa charge les bénévoles “bambous” et les parrainages des étudiants (qui pourraient prendre le nom de “neveux de Magellan”), ce qui devrait permettre d’équilibrer les frais de fonctionnement.

Une maison en location a été inaugurée en février 1999. Elle servira de base pour l’animation des étudiants, pour la plupart anciens filleuls venus de leurs villages pour poursuivre leurs études en essayant de trouver d’autres voies que la seule Marine Marchande.

L’association est à la recherche de l’investissement nécessaire pour l’achat de la maison et du matériel indispensable.


3.2.4           Les programmes (au 1er juin 1999).


3.2.4.1
          
Cambodge.

Nous avons 1132 filleuls (principalement primaire et secondaire) répartis en 30 programmes gérés par 2 bambous et une dizaine de responsables locaux. Par ailleurs une centaine d’étudiants, 7 foyers (2 à Phnom Penh dont un sous la responsabilité d’un volontaire bambou et 5 à Sisophon). Un bambou coordinateur.

Nous avons l’intention d’accentuer notre effort compte tenu des besoins immenses en évitant de tomber dans le piège que serait la déresponsabilisation des Cambodgiens. Le désengagement de la responsabilité directe des maisons de Phnom Penh et de Sisophon, nous donne l’occasion de redéployer notre activité vers les villages les plus pauvres (parrainages et constructions d’écoles) et l’encadrement des lycéens et étudiants venus de ces villages pour poursuivre leurs études en ville.


3.2.4.2
          
Laos.

Dans ce pays, nous avons 302 filleuls (uniquement en primaire et secondaire) répartis en 16 programmes avec un responsable local par programme. Il n’y pas de volontaire bambou : le bambou coordinateur en Thaïlande y va tous les 2 mois.

La situation politique et la difficulté de trouver des interlocuteurs ne doit pas nous décourager et nous accentuerons notre effort.


3.2.4.3
          
Philippines.

Six programmes pour 196 filleuls (principalement en secondaire et université) gérés par 7 responsables locaux et un coordinateur volontaire bambou. Par ailleurs un foyer de 8 étudiants (marins) avec un volontaire bambou responsable.

La situation au Viêt-nam incite à accentuer notre action en nous appuyant sur les religieuses présentes dans les villages les plus pauvres dans la région de Cebu où nous disposons des moyens de suivre les anciens filleuls devenus étudiants.


3.2.4.4
          
Thaïlande.

Nous avons 691 filleuls (principalement primaire et secondaire) répartis sur 25 programmes avec à chaque fois un responsable local. Par ailleurs quelques étudiants, un volontaire bambou et 6 volontaires bambous animateurs et enseignants.

Nous n’ouvrons pas de nouveaux programmes mais restons attentifs au développement de la crise économique (pas d’augmentation des parrainages, mais investissement durables).

Les inquiétude pour l’avenir du programme Karen ne doivent pas nous conduire à l’abandon mais à la vigilance. Nous renverrons une mission bambous dès que possible .


3.2.4.5
          
Viêt-nam.

9553 filleuls (principalement primaire et secondaire) répartis sur 201 programmes avec un responsable local par programme ; environ 150 étudiants.

Dans ce pays où nous avons le plus de filleuls, Enfants du Mékong ne gère aucun programme. Nous nous contentons d’orienter les parrainages selon les demandes des responsables locaux, en évitant tous les intermédiaires qui sont source d’une corruption contre laquelle les autorités s’efforcent de lutter sans que les résultats soient probants à ce jour. L’expulsion de notre mission bambous 98/99 nous a conduit, avec regrets, à annuler toute nouvelle mission. Cependant nous poursuivrons nos parrainages tant que cela sera possible… et au delà. Comme au Cambodge et aux Philippines, nous devons envisager d’accueillir les lycéens et étudiants les plus pauvres dans les villes universitaires.


3.2.4.6
          
Tibet

Les cinquante premiers filleuls (uniquement en primaire) sont répartis en deux programmes avec un seul responsable pour l’ensemble.


3.2.5           Point sur les moyens.


3.2.5.1           Les parrains.

C’est notre force vive. Ils sont 10569 au 1er juin 1999 (rappel : environ 9750 au 30 avril 1998).

Leur fidélisation et leur extension sont le travail essentiel du service parrainage/promotion qui s’y emploie activement. C’est une priorité.


3.2.5.2
          
Les délégués.

En un temps où les médias se désintéressent de l’action humanitaire dans le sud est asiatique, les délégués départementaux constituent l’essentiel de nos relais. Il sont au nombre de quarante, mais cinquante départements ne sont pas couverts.

Responsabilité de tous et en premier lieu du DG. Il faut mobiliser tous nos amis personnels pour atteindre l’objectif de “couverture” (mais mieux vaut un département vide qu’un délégué qui ne soit pas en phase…).


La couverture de l’ensemble de la France est un objectif prioritaire.


3.2.5.3
          
Les bambous.

Ils constituent un magnifique réseau potentiel que nous devons mieux utiliser en accentuant d’une part leur formation avant le départ, d’autre part le suivi au retour.

Nous en préparons parmi les plus motivés à prendre un jour notre relève (soixante sont sociétaires de l’association, délégués, permanents). Là aussi, il faut accentuer l’animation des anciens et leur fidélisation.


3.2.5.4
          
La communication.

·       La revue est globalement appréciée. Beaucoup demandent qu’elle devienne mensuelle. Le préalable serait qu’elle s’équilibre déjà en tant que bimestriel. Il faut continuer les efforts pour les abonnements, diversifier les articles, mobiliser des signatures amies. Dans le cadre de la loi sur l’emploi des jeunes – nous sommes le seul périodique francophone consacré à cette partie du monde – nous avons procédé à une embauche d’un secrétaire de rédaction. Une échéance proche à laquelle nous devons nous préparer : le réexamen de la commission paritaire.

·       La collection “Les Enfants du Fleuve” doit trouver un nouveau souffle, être mieux promue (à l’exemple de ce que fait notre délégation de Belgique) et s’ouvrir au multimédias (par exemple en profitant de notre service internet).

·       Le service internet est opérationnel. En dehors d’une déflation de nos communications internes (il faudra prévoir une sensibilisation du personnel), nous en attendons une mondialisation de notre prospection surtout vers les Etats Unis. Notre avenir est plus dans un prolongement vers l’étranger de notre famille naturelle que dans un élargissement en France vers des cibles qui ne se reconnaissent pas vraiment dans notre combat. En outre, cette prospection présente l’avantage de lisser les incertitudes économiques. Un objectif de l’année est d’opérer un lien avec le site Kephas appelé à un développement mondial.


3.2.5.5
          
Le personnel salarié.

Au 1er juin 1999, l’association emploie 27 salariés. Nous avons profité de la loi sur l’emploi des jeunes pour nous porter candidats pour l’emploi de six jeunes entrant dans le cadre prévu. Notre dossier a été accepté pour six postes dont deux sont déjà pourvus à la maison Marcel Van et au service parrainages. Les autres seront répartis entre les maisons pour faire face à la réorganisation en cours.


4
         Conclusion.

     Nous pouvons estimer à trente mille le nombre d’enfants scolarisés, nourris, grâce à notre intervention dans les cinq  pays du Sud Est Asiatique. Nous avons construit une centaine d’écoles, une maison pour enfants aveugles, une autre pour malentendants. En France, nous hébergeons en permanence une centaine de collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi des personnes en danger de marginalisation. Nous ne connaissons pas, et c’est bien ainsi si, le cumul en quarante années de vie. Mais tout cela est bien peu face aux besoins immenses. Nous sommes attentifs aux conseils, aux appels qui sont d’autant plus divers que nos actions sont diverses, que notre histoire est déjà longue. Vient le moment du choix. C’est le plus difficile. Nous essayons alors de nous inspirer des principes suivants:


·       Subsidiarité: ne jamais profiter de nos moyens pour nous substituer aux responsables naturels.


·       Indépendance: ne jamais lier notre sort à une administration, une bureaucratie, un part – voire à l’air du temps.


·       Fidélité: elle passe bien avant la gestion.


·       Simplicité : nous ne sommes que les gérants des plus pauvres que nous.


·       Cohérence: elle interdit les compromissions, la fin ne justifie pas les moyens.


·       Signe: nous entreprenons des actions dont nous savons bien qu’elles ne résolvent pas des problèmes qui nous dépassent, mais qui ont valeur de signe, comme le fit un jour  cet enfant qui apporta à Jésus cinq pains et deux poissons…


 

Jean-Claude Didelot


Président des associations

“Enfants du Mékong” et “Saint Grégoire”

 

Le 1 octobre 1999

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