Institut du fleuve

Le père Louis Hurault vient de nous quitter… Voici la lettre qu’il nous avait adressée le 23 décembre 2005, lors du premier anniversaire de la mort de son frère Bernard. Tout y est :

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Cher Jean Claude, 

Il y a un an Bernard partait recevoir la couronne promise au bon et fidèle serviteur. Avec lui, avec les Anges et tous les Saints, rendons grâce au Christ notre Seigneur qui accomplit les Promesses du Père, dans l’Esprit. Quel insondable Mystère !!! Un homme un petit homme, Bernard, une  foule de petits hommes qui tracent leur sillage dans la Mer, puis l’eau revient et peu à peu disparait le sillage; mais voici que leur barque est arrivée au Port, au Port du Salut. Ils sont descendus de la barque et là Quelqu’un les attend : ils le voient face à face, Celui que nul homme ne peut voir. Eux qui n’étaient que chair sont devenus esprit et fils en vérité. Et ils voient, maintenant, ils voient Celui qui appelle tout homme qui vient en ce monde, Celui qui s’est fait chair pour les faire esprit, ils voient l’Esprit qui planait sur les eaux de la Première Création et s’est reposé sur Celui par Qui et pour Qui, tout a été fait, ils voient Celui dont l’Amour a fait son Unité : un seul Dieu d’Amour, qui ne fait qu’un dans l’Amour et qui dit l’Amour par ce lien inexprimable pour l’homme, qui fait du Père, du Fils et de l’Esprit un même et Unique Dieu. Voilà ce que Bernard contemple aujourd’hui, toujours rassasié, contemplant dans la claire vision le Mystère de l’Amour qui unit en Lui, chaque homme, l’humanité tout entière, et cette Création dans son infini qui inlassablement monte vers sa libération et sa transfiguration en une Création nouvelle. Quelle merveille ineffable !!

Comme on comprend alors la parole de Jésus : “Vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient et vos oreilles parce qu’elles entendent ! Oui, je vous le dis, bien des prophètes et des justes auraient voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, ou entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu”.Une année nouvelle commence pour nous tous que le Seigneur qui nous donne de l’ouvrir par la Célébration du Mystère du Verbe qui s’est fait chair, nous comble de sa grâce pour que nous la vivions dans la Foi en sa Parole, dans l’Espéranse dans la Promesse du Père et dans l’Esprit qui plane sur les eaux, afin que par sa Puissance nous vivions dans la fidélité à notre vocation de disciples : “….pour être avec lui ;  envoyés prêcher avec autorité pour faire sortir les démons.” 

En cette veille de Noël, vous m’adressez cet i-mail “apostolique”. Préparer la Venue du Seigneur Jésus, avec Lui et par Lui, puisque à travers le projet dont vous donnez un aperçu, une maquette, c’est bien de l’annonce de Celui qui veut venir en tous et chacun qu’il s’agit. Bernard, d’auprès de Dieu, bénit (au sens étymologique) ce projet j’en suis sûr ! Et voici la rencontre du 5 pour en reparler ! Un très grand merci, cher Jean Claude pour votre amitié, nos convergences et …votre pardon. Saint Noël à Vous, à tous vos jeunes, à l’équipe éditoriale.

Avec toute mon amitié.    

Louis

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Le père Louis Hurault a été, avec son frère Bernard, l’auteur de la Bible des Communautés Chrétiennes, Bible catholique la plus diffusée dans le monde… sauf en France. Il aura fallu passer par bien des combats, des calomnies dans les années quatre-vingt dix, puis des manipulations dans les années deux mille, pour que soient publiée aux éditions du Jubilé/le Sarment – avec le soutien du cardinal Ratzinger – la Bible des Peuples qui en préserve la sève pastorale.

« Amitié, convergences… pardon », et surtout bonheur de travailler ensemble à cette œuvre immense, nous avons partagé tout cela dans le cadre de l’Institut du Fleuve, association privée de fidèles dont la charte est l’exhortation apostolique du pape Jean-Paul II « Christi fidèles laici… ». Récemment encore, nous évoquions l’avenir dans l’appartement de H.L.M qu’il occupait, bien modestement, et où il célébrait pour nous.

Le cléricalisme avec ce qu’il charrie de pouvoir, d’arrogance et d’argent, ce n’était vraiment pas, mais pas du tout, le lieu du père Louis Hurault. Son lieu, c’était le peuple immense de ses amis, particulièrement de l’association AssBC avec qui il savait si bien partager la Parole qui le brulait.

Le moment venu, et il vient, où tout sera dit à l’Eglise.

Pour l’heure Louis Hurault voit « face à face, Celui que nul homme ne peut voir »….

Jean-Claude Didelot

Editions du Jubilé/Le Sarment

 

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