« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve[1] » « Enfants de riches… enfants de Chinois ? A ceux qui nous font grief de les secourir, nous répondons en redoublant de sollicitude à leur égard, en raison même de leur détresse. La défense des droit de l’homme ne supporte aucune discrimination, elle n’admet ni racisme, ni intolérance, de la part de ceux qui ont mission de promouvoir la paix, la concorde, la réconciliation ».
Cette profession de foi nous imposa des ruptures :
· En 1969, attaqués pour avoir accueilli des enfants vietnamiens et chinois à Vientiane, nous dûmes changer de nom. Nous étions «Association pour la Protection de l’Enfance du Laos », nous devînmes « Association pour la Protection de l’Enfance au Laos ».
· En 1976, au temps des boat people, pour avoir aidé sans distinction enfants de « fantoches » et victimes de l’Angkar, nous fûmes évincés par des prédateurs. Nous nous repliâmes sur la branche française qui prit l’appellation de « Enfants du Mékong ».
· En 2001, ce fut l’« Institut du Fleuve ». « Institut », car réflexion et action s’y épaulent ; « du Fleuve » car bouddhistes, confucianistes, animistes, musulmans, juifs, chrétiens, communistes, bourgeois, paysans, bons ou méchants, peuvent s’y baigner dans une eau qui sans cesse se renouvelle – mais c’est la même source et le même océan. Mince filet d’eau ou majestueux delta, son cours franchit les digues, les barrages et les prélèvements.
« C’est ainsi que vous serez les fils de votre Père des Cieux, lui qui fait briller le soleil sur les méchants comme sur les bons, et qui fait pleuvoir pour les gens honnêtes comme pour les malhonnêtes. »
Mt 5, 45
Jean-Claude Didelot
