Très cher Institut du Fleuve,
Le stylo est déjà bien en main… Mais, je ne sais plus comment et par où commencer, pour exprimer tout ce que j’ai dans mon cœur, pour exposer au grand jour ma reconnaissance et mon bonheur de vous avoir connu ; oui, vous, mon cher Tonton et les membres de l’Institut du Fleuve – Dâu Gâu – avec un sentiment bien empli de joie. |
Tel un coup de vent qui traverse le temps, cela fait déjà un an que j’ai tâtonné mes premiers pas en France, l’étrange et somptueuse capitale de Lumière. J’étais encore une petite jeune fille, toute tremblante, quittait sa famille pour aller si loin dans un pays où elle découvrira de nouveaux horizons et une nouvelle vie, plus indépendante. Saviez-vous, cher Tonton, mes tous premiers sentiments sur le sol français étaient très mélangés : la peur, les inquiétudes et l’impatience…tout bousculait dans ma tête, je ne savais plus que faire ?
La première fois où j’ai pu rencontrer les jeunes, c’était lors d’une soirée donnée par les jeunes de l’Institut… J’étais très heureuse et surprise, mais restais quand même très réservée. Très rapidement, les jeunes ont commencé à parler avec moi, me mettant plus en confiance. Je me sentais tout à coup très à l’aise. Dès lors, je me suis dit que cette maison va devenir mon deuxième toit ; l’endroit où je pourrai me ressourcer, me donner des ailes pour voler encore plus haut, au bout de mes rêves.
Les frères et sœurs de l’Association étaient très gentils et entreprenants. Ils m’ont bien entourée pour me donner des conseils ; comment faire les démarches administratives, l’ouverture d’un compte bancaire, quelles écoles de langue à choisir, où faire les courses les moins chères…
Je me suis laissée totalement emportée par ces paroles, par ce sentiment si tendre et si doux, d’être comprise et aimée ; j’étais très émue.
Lorsque les jeunes m’ont parlé de vous, cher Tonton, j’ai posé beaucoup de questions curieuses. Dans mon imagination, vous deviez être quelqu’un rigoureux, sévère, difficile à approcher et qui a des principes… mais, dès la première rencontre, votre image était tout autre, vous êtes doux, vertueux et très aimable (comme mon grand père là-bas) ; ainsi, j’ai pu découvrir votre amour pour le Viet Nam, vos actions humanitaires et caritatives pour les jeunes vietnamiens.
J’ai pu apprendre, par la suite, que vous êtes le Fondateur de l’Institut du Fleuve. Vous et les membres de l’Institut viennent en aideaux jeunes étudiants, comme moi, pour mieux travailler en France, dans des conditions optimales. Mais aussi de nombreux enfants pauvres, démunis, rejetés, orphelins dans notre chère patrie, le Viet Nam tant aimé, tant souffert. Votre Amour pour notre pays est vraiment débordant, inconditionnel et tellement apolitique.
Depuis cette soirée là, je devenais un membre de l’Institut, une toute petite partie de cette grande famille. Avec les autres jeunes, grâce à vos conseils et votre soutien, je retrouvais la confiance en soi, la joie de vie, le sens du partage, le goût de la réussite. Je me sens grandi de jour en jour.
Au dernier retour auprès de ma famille à Ha Noi, toute ma famille était très surprise de ce changement comportemental, ma grand-mère paternelle n’a pas pu cacher son bonheur en me disant : « quel changement incroyable ».
En écrivant ces lignes, je me sens un vrai bonheur qui m’envahit. Je n’ai qu’un souhait, à ce moment même, de pouvoir rester pour toujours un membre de cette chaleureuse famille, pour ne plus jamais être triste, seule dans l’âme et dans la vie d’une étudiante étrangère, loin de sa famille.
Je voudrais simplement, avec gratitude, de vous présenter mes remerciements les plus sincères et les plus profonds pour ce que vous m’aviez apporté ; pour moi, en particulier, et pour de nombreux autres étudiants et enfants du Viet Nam.
Je vous souhaite une très bonne santé et une belle longévité, pour que je puisse rester encore et encore plus longtemps près de vous, pour mieux grandir dans cet amour.
Votre petite fille,
Bao Trâm…