Arrivé en 1997 à la maison Marcel Van, un des foyers des Enfants du Mékong fermé aujourd’hui, j’étais parmi les plus jeune du foyer. Cette maison vue comme un foyer par le monde extérieur est une véritable famille pour nous. Nous venons des horizons différents, faisons des études différentes mais avons un but en commun : la réussite. C’était une sorte de pari pour nous ainsi que pour l’équipe de gestion de la maison. Nous étions jeunes, perturbés et mal orientés.
Les premiers jours à la maison Marcel Van n’étaient pas faciles pour moi qui suis pour la première fois loin de mes parents. J’étais impressionné par l’accueil des jeunes et par l’ambiance très chaleureuse qui marque un véritable changement dans ma vie. Ajouté à cette ambiance, les passages des professeurs bénévoles qui nous accompagnent pas à pas dans nos études. Nous avons formé un groupe de travail chaque soir pour s’entraider et pour s’efforcer à travailler. J’ai découvert par la suite la Bretagne dont je m’y suis énormément attaché. A la fin de chaque année scolaire bien réussie, nous avons passé nos vacances méritées au bord de la mer au foyer Notre Dame à Erquy. Le pari est bien tenu, à travers l’institut du Fleuve, j’apprends en continu les nouvelles concernant les anciens et j’en suis très fier vu leurs réussites. Ceci n’est jamais possible sans le travail de longue halène de notre oncle Jean Claude Didelot qui nous accompagne sans relâche dans la discipline et dans la morale.
Avec le diplôme en poche et les trois mots « travail, travail, travail » résonant dans ma tête, je me rends compte que c’était une expérience unique pour entrer dans la vie active sans jamais oublier mon oncle – mon père Jean Claude ainsi que mes « frères » qui ont toujours sus me remonter le moral et m’a surtout soutenu depuis mon arrivé à la maison Marcel Van.
Aujourd’hui après avoir obtenu mon Master en Statistique appliquée à la biologie à l’Université de Paris 5, je travaille comme chargé de mission en au service de Pharmacologie à l’hôpital Pitié – Salpêtrière tout en poursuivant un Master à l’Université Paris Dauphine et à l’ENSAE en Statistique génomique. Mon travaille consiste à faire des analyses statistiques pour les essaies cliniques. La formation à Paris 5 ouvre les portes dans l’industrie pharmaceutique, les sociétés privées d’essai clinique (CRO), les organismes de recherche (INRA, CNRS, INSERM, Institut Curie, …). Cette formation est orientée bio statistique mais offre aux étudiants la possibilité de compléter leur formation par une seconde compétence dans d’autre domaine comme la finance quantitative, l’analyse économique, la gestion, l’informatique et bien sûr la statistique en plus approfondie. J’envisage de poursuivre mes études en préparant une thèse de doctorat qui me donnera l’occasion d’enseigner au Vietnam dans le nouveau domaine de la Bio Statistique en pleine expansion.
Pham Hang Phuong
