En plein désastre haïtien, le rôle des associations revient au premier plan. Focus sur l’Institut du Fleuve, créé par Jean-Claude Didelot, qui consacre sa vie à aider de jeunes Asiatiques à venir étudier en France et soutient des projets sur place, autour du fleuve Mékong. |
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Bouille ronde et grand sourire, Nam Tran, 25 ans, est toujours en mouvement. La journée, il est en cours, en dernière année de BTS d’hôtellerie, à Quimper. Le soir, il est chef, dans un restaurant de tapas du centre-ille, «LeTapachula». À son CV déjà impressionnant, il a ajouté, il y a quelques mois, un stage au restaurant trois étoiles parisien LeBristol, la cantine préférée de Nicolas Sarkozy. Nam est un passionné de gastronomie, un atavisme familial puisque son père est, lui-même, chef cuisinier à Hanoï. Il est aussi très fan de beurre salé et de crêpes. «J’aime tellement ça que je peux en manger midi et soir!». Pourtant, ce fan de cuisine a bien failli rater sa vocation. Il a commencé par faire un IUT de mécanique, avant de travailler dans un garage. Mais il n’accroche pas. |
De Hanoï à Quimper Sur son chemin, Nam a eu la chance de croiser l’Institut du Fleuve et son fondateur, Jean-Claude Didelot, que tous les jeunes appellent «tonton». «Il m’a beaucoup aidé, m’a donné des conseils autant professionnels que personnels, il est mon deuxième père», raconte le jeune homme. Dans les locaux de l’association, petits mais chaleureux du XVe arrondissement, une vingtaine de jeunes sont hébergés, aidés, soutenus. Nam y a trouvé un lit, mais aussi une vraie famille, avec laquelle il reste en lien. Après trois années passées à Paris, il décide de quitter la capitale, qu’il trouve «trop stressée et trop chère», pour la Bretagne, où il a des amis. «À Quimper, les gens sont super-sympas. J’adore l’accueil qu’ils m’ont fait, et j’aime l’identité bretonne. Après mon diplôme, au mois de juin, je compte chercher du travail dans la région pour continuer à me former. Et rentrer dans quelques années au Vietnam pour ouvrir un restaurant gastronomique avec mon père, avec des spécialités franco-vietnamiennes, inspirées aussi de la Bretagne», dit-il en riant. Même si les parents de Nam ont chacun une situation(sa mère est comptable), ils ne peuvent lui offrir les études et le logement en France. Partenariat avec l’Asie Fondée en 2001 par Jean-PierreDidelot, l’Institut du Fleuve a pour objet de développer avec l’Asie non pas «une aide paternaliste mais un partenariat», explique le président. Co-fondateur des Enfants du Mékong avec René Péchard, fondateur de l’antenne parisienne de celle-ci à la fin des années 60, Jean-PierreDidelot a dédié sa carrière et son coeur à la vie associative, aidant les jeunes à venir étudier en France en leur trouvant un toit, un stage, ou en participant aux démarches administratives toujours plus lourdes pour faire des papiers ou renouveler une carte de séjour… Jean-Claude Didelot a toujours su trouver des solutions pour ses protégés. Aujourd’hui, l’institut aide les jeunes en France et intervient aussi pour monter des projets sur place, au Vietnam, -comme la construction d’une école à Tai Hen- ou en parrainant des entreprises, en accompagnant des initiatives. Pour financer des projets dans (ou avec) leur pays d’origine, l’Institut, déclaré d’utilité publique, accepte les dons et assure également le parrainage d’enfants au Vietnam. Contact www.institutdufleuve.com. 81, rue Lecourbe, 75015 Paris. Tél. 01.53.58.06.07.
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Institut du Fleuve. Nam, la recrue bretonne
27 janvier 2010
- Claire Steinlen
- www.letelegramme.com